Volume 3, no.3, PRINTEMPS 2009

Collectifs nationaux

Les défis environnementaux au Tchad

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ADAM ABAKAR KAYAYE
Commission Education Environnementale
Association Jeunesse Anti Clivage
Membre Ca Planet ere Tchad
TEL +2356235732/+2359235732
Kayaye76[@]yahoo.fr

Tchad

Les défis environnementaux au Tchad, dominés par les phénomènes de la sécheresse et de la désertification, sont causés par la fragilité naturelle des milieux : les élévations des températures liées aux changements climatiques entraînant des vents secs, chauds et violents. Les pluies sont globalement faibles et aléatoires (phénomène de sécheresse) et un albédo général très élevé. Les conséquences sur les ressources naturelles sont nombreuses :

  • faible hygrométrie de l’air;
  • végétations pyrophytes propices à la propagation des feux de brousses;
  • aridisation, alcalinisation et érosion des sols
  • ensablement et salinisation des points d’eau…

La croissance démographique et les déplacements des personnes liés aux conflits armés, entraînent une concentration de plus en plus nombreuse des populations dans les villes et dans certaines régions rurales du pays et sont à la racine de nombreux problèmes environnementaux, notamment la désertification.

En milieu rural, cette concentration/augmentation des populations, utilisant des méthodes de production non appropriées (agricultures itinérantes sur brûlis et défriches ; non respect de la durée des jachères ; usages intempestifs et incontrôlés des pesticides et autres engrais chimiques, surpâturages dus à l’augmentation général du cheptel et une transhumance pastorale avec destruction des arbres et pêches causées par l’emploi généralisé des filets à petites mailles et usage fréquent des produits et engins bio toxiques), est à l’origine :

  • des pollutions de l’air et augmentations des gaz à effet de serre ;
  • d’accélération du phénomène de réduction du couvert végétal ;
  • baisses de la fertilité des sols, leurs compactages et leurs intoxications par accumulations des produits et matériaux toxiques ;
  • pollutions et conflits entre usagers des points d’eau de plus en plus convoités.

En milieux urbains, le phénomène de concentration/augmentation des populations humaines se traduit par une consommation excessive du bois de chauffe et autres produits de la forêt (gibier, ressources halieutiques etc.), transformant les principales villes en véritables pôles de désertifications et autres phénomènes de braconnage d’une part et d’autre part la production/accumulation des déchets dangereux par les unités industrielles, les grandes infrastructures, le transport etc. En conséquence, le développement des villes au Tchad, s’accompagne des effets suivants sur les ressources naturelles :

  • pollutions de l’air et augmentation des gaz à effet de serre ;
  • déforestations et perte de la biodiversité ;
  • pollutions/intoxications des sols, des eaux de surface et de la nappe phréatique.

Toutes ces pressions humaines sont bien évidemment dopées par des conflits armés qui ne permettent pas le développement et le renforcement des capacités de gestion aussi bien au niveau des services de l’Etat que de la société civile. Il s’en suit des faiblesses dans :

  • l’exécution des politiques/plans et stratégies pourtant bien élaborés ;
  • l’application des lois et réglementations ;
  • implication des populations et leur encadrement technique et,
  • les capacités techniques et organisationnelles de la société civile. Les relations des causes à effets, entre ces défis environnementaux au Tchad ;
  • L’absence d’un programme d’éducation environnementale appropriée

Face à tous ces problèmes, le gouvernement a pris la décision d’interdire le bois de chauffe sans mesure d’accompagnement qui paralyse plusieurs foyer. Une éducation environnementale intense s’avère indispensable pour faire face à la menace de notre environnement et la formation des artisans à produire des foyers améliorés pour les ménages.