Une meilleure prise en compte des dimensions sociales dans l’ERE et l’EDD
à l’Institut Robert Schuman d’Eupen, Belgique

Auteur :
Jean-Michel Lex
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Belgique

Le 25 février dernier, notre établissement a été recertifié ISO 14001 pour la 3e fois. Sans vouloir revenir sur toute cette histoire, longue déjà de plus d’un siècle, il me faut rappeler que c’est dans une période de forte mobilisation interne dans l’établissement que s’est manifesté le besoin d’adopter un cadre de travail bien structuré qui oblige toute école à devenir la plus cohérente possible avec le contenu éducatif des projets menés par les enseignants.

Maintenant que c’est chose faite, c’est la direction, l’administration et la gestion de l’école qui, tout naturellement, font évoluer l’école vers le développement durable : la politique d’achats et d’investissements, la restauration scolaire et le soutien aux projets intègrent dorénavant des critères aussi divers que : l'économie des ressources, l'attention aux conditions sociales de productions, la réduction de l’empreinte écologique,…etc .Tout cela fait partie du projet d’établissement.

Depuis 3 ans, nous intégrons à ce mouvement les problèmes socio-éducatifs posés par une population de plus en plus fragilisée, parfois en décrochage social dans un contexte de société en proie à des crises multiples.

L’école a identifié 3 domaines de travail prioritaires : la question des genres, les processus participatifs adultes et jeunes et les rapports entre jeunes et adultes dans l’espace scolaire.

Chaque chantier intègre le projet global : « Une école durablement en développement «  et est décliné en actions et programmes. Les questions d’environnement, de citoyenneté, de santé et de solidarité mondiale croisent tout doucement la densité des réalités quotidiennes. Je me limite, pour illustrer mon propos, à 3 initiatives actuelles.

1. « L’avenir est entre nos mains », projet d’exposition permanente sur le développement durable réalisé par les élèves du premier degré professionnel, permet à ceux-ci d’apprendre à penser globalement. Cependant, ce projet ne suffit pas à remobiliser des jeunes adolescents déjà marqués par la relégation.

Cette action se double aujourd’hui d’un conseil d’élèves du premier degré dont le dispositif inclut un processus d’élections démocratiques et un module de formation aux compétences sociales requises pour animer un groupe-classe.

2. La deuxième initiative complète la première. Le « coaching–accueil» des classes de première par les élèves de cinquième et sixième année. Ces derniers reçoivent une formation préalable. Le dispositif rencontre un grand succès et change en profondeur le regard que les uns et les autres portent sur la vie sociale et scolaire.

3. Depuis cette année nous avons modifié l’organisation des audits internes (évaluation permanente). Plutôt que de partir d’élèves volontaires, nous avons intégré un module de formation à l’ensemble des élèves d’une section technique, à titre pilote. Les campagnes d’audit sont aujourd’hui beaucoup plus faciles à mener. Lorsque l’outil sera rôdé, il sera étendu aux autres sections.

Toutes ces initiatives visent à développer une gamme des compétences sociales. Demain nous espérons que chaque coiffeuse, chaque menuisier, mécanicien, dessinateur, aide, senior, etc... soit capable de mobiliser ses compétences nouvelles en les reliant aux dimensions environnementales, économiques et sociales. C’est notre vision et nous la résumons à travers un slogan que nous réservons aux adultes : « Quels enfants laisserons-nous à notre terre ? ».