Éducation environnementale dans les aires protégées :
le cas de la zone périphérique du parc Badiar

Auteur : Marcel SOW
Chercheur à l’Université de Conakry

Guinée

Suite aux recommandations du programme intégré de gestion des ressources naturelles, un programme d’éducation environnementale a été mis en œuvre dans une quinzaine d’écoles primaires de la zone périphérique du parc Badiar situé au Nord de la Guinée.

Destiné aux élèves des classes de 5e et 6e années, dont la moyenne d’âge varie entre 11 et 14 ans, ce programme vise à amener les élèves à :

  • découvrir la richesse de la nature et les avantages qu’elle offre à l’humain ;
  • mieux cerner l’importance et l’utilité des arbres ;
  • apprécier la diversité des essences forestières ;
  • aimer et respecter la nature à travers les classes promenades dans les forêts témoins ;
  • prendre conscience des menaces qui pèsent sur l’environnement et la vie des populations si les ressources sont mal gérées ;
  • comprendre la vie dans le parc ;
  • éprouver le besoin de conserver et de restaurer ce patrimoine désormais classé comme un bien de l’humanité.

L’approche pédagogique repose essentiellement sur l’enseignement occasionnel et la découverte active de l’environnement. À l’occasion, les classes promenades et d’autres activités pratiques permettent aux enfants de toucher, sentir et observer l’environnement. Cet enseignement se fera par le biais de la pédagogie de projet. Les sorties de terrain se concentrent sur trois thématiques majeures : la gestion de la nature, la protection des cours d’eau et l’utilité des plantes.

Le matériel d’étude est constitué de plantations scolaires (ayant une superficie de deux hectares pour les écoles à cycle complet et d'un hectare pour les écoles de trois classes) et de pépinières scolaires (un demi hectare pour les écoles à cycle complet et les écoles de trois classes) mises sur pied par les clubs écologiques scolaires. Les essences qui sont étudiées sont les plantes ornementales, les plantes exotiques et les espèces à croissance rapide.

Dans les différents sites choisis pour l’expérimentation sont tracés des sentiers botaniques dans lesquels les élèves localisent, grâce à des étiquettes (nom scientifique, nom local et utilité), les différentes espèces végétales. Chaque espèce végétale est confiée à un groupe d’élèves qui en devient le tuteur. Les recherches des équipes sont basées sur le savoir traditionnel des populations en misant entre autres sur les connaissances des guérisseurs et des sages. Elles aident à mémoriser et à capitaliser les notions au sein de la communauté. Les résultats des enquêtes sont par la suite discutés en classe durant des séances de mise en commun. Il en découle des propositions de pistes de solutions qui constituent des projets d’intervention scolaire en milieu communautaire.

En amont, les enseignants chargés d’expérimenter la démarche dans les diverses écoles ciblées reçoivent une formation à partir d’un guide d’initiation à l’approche. Ils sont invités à veiller scrupuleusement à l’application du calendrier du déroulement des séquences pédagogiques (phase de préparation, phase d’exécution et phase d’exploitation).