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Volume 5, no.4, �T� 2011

�ducation relative � l’environnement au service de la contraception verte en p�riode de crise arm�e�: le cas ivoirien

Depuis le d�marrage de la crise ivoirienne, une forte mobilit� de la population est observ�e � travers le pays avec un pic apr�s la crise post �lectorale de Novembre 2010. Les femmes et les enfants restent ainsi les plus vuln�rables de cette situation. Par ailleurs, � la suite de l’embargo sur les ports d’Abidjan et de San-Pedro, l’importation de m�dicaments, s'est estomp�e, mettant alors � mal, le syst�me sanitaire et les diff�rents programmes de planification familiale en cours dans le pays.

Les d�plac�s internes en C�te d’Ivoire, les femmes en particulier, appauvries par la situation, s’en remettent alors � la m�decine traditionnelle, � leur pr�-acquis de l’environnement (�ducation � l’environnement) surtout dans la contraception en vue d’�viter des grossesses non d�sir�es, dans une p�riode aussi difficile. L’objectif de cette recherche a �t� d’observer les manifestations de cette m�thode de contraception issue de la m�decine traditionnelle, bas�e sur les connaissances de l’environnement, des plantes, chez les femmes d�plac�es de guerre dans la r�gion d’Aboisso, situ�e proche de la fronti�re du Ghana.

Question principale/hypoth�se

La question principale qui guide cette �tude est la suivante�: dans quelle mesure, l’appropriation des m�thodes de contraception bas�e sur la m�decine traditionnelle (formalis�e par une �ducation � l’environnement) influence-t-elle le paysage de la planification familiale dans une r�gion accueillant un grand nombre de� d�plac�es de guerre�en C�te d’Ivoire?

M�thodologie (lieu, concept d’�tude, source d’information, d�lai, �chantillon, approche d’analyse)

Lieu

Localisation g�ographique de la commune d’Aboisso

Concept d’�tude
La recherche a eu lieu dans la r�gion d’Aboisso dans le Sud-est de la C�te d’Ivoire qui a accueilli le tiers des d�plac�es de guerre depuis Novembre 2010. La ville d’Aboisso est situ�e dans une zone de for�t � relief de collines et de vall�es dans le Sud-Est de la C�te d’Ivoire. Elle se trouve � 120 km d’Abidjan et � 60 km de la fronti�re avec le Ghana.

La m�decine traditionnelle est un ensemble int�gr� propre au patrimoine culturel de l’Afrique qui proc�de d’une connaissance globale�:�connaissance du milieu, connaissance de l’homme, � la diff�rence de la m�decine officielle (FK N’guessan, 1978).

La contraception est l’ensemble des m�thodes visant � �viter de fa�on r�versible et temporaire la grossesse. Elle concerne tant les hommes que les femmes. Mais dans l’�tude, nous consid�rons uniquement le cas des femmes. De fa�on g�n�rale, les m�thodes de contraception visent � emp�cher�:�soit l’ovulation, c’est le cas de la pilule, soit la f�condation, c’est le cas du pr�servatif, soit l’implantation de l’œuf f�cond�, c’est le cas du st�rilet. Mais la contraception verte oblige la connaissance de l’environnement, des plantes et des vertus qu’elles procurent dans le cadre de l’espacement des naissances.

D�plac�s internes�:�les personnes d�plac�es � l'int�rieur de leur propre pays sont des personnes ou des groupes de personnes qui ont �t� forc�es ou contraintes � fuir ou � quitter leur foyer ou leur lieu de r�sidence habituel, notamment en raison d'un conflit arm�, de situations de violence g�n�ralis�e, de violations des droits de l'homme ou de catastrophes naturelles ou provoqu�es par l'homme ou pour en �viter les effets, et qui n'ont pas franchi les fronti�res internationalement reconnues d'un �tat.

Source d’information

Elles proviennent des donn�es de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) (2009) et les donn�es de la pr�fecture d’Aboisso (2010) sur les migrations internes des femmes. L’enqu�te a eu lieu� pendant deux semaines durant le mois de f�vrier 2011 sur 213 femmes d�plac�es internes, 17 tradipraticiennes et 4 femmes m�decins, arriv�es � Aboisso entre septembre 2010 et janvier 2011.

Approche d’analyse
L’analyse de contenu des donn�es d’entretien, ainsi que le traitement statistique des questionnaires semi-dirig�s ont �t� trait�s sur Excel et � l’aide du logiciel Sphinx Lexica V5.

R�sultats/conclusions

73% des femmes d�plac�es enqu�t�es utilisent des m�thodes contraceptives issues de la m�decine traditionnelle. Parmi celles-ci, seulement 13% demande l’avis de leur conjoint. La m�thode la plus utilis�e � 86% est la purge � base d’�cosses d’arbres �cras�es. Le reste en tisane de feuilles qu’elles boivent. 93% des cas, utilisent ces m�thodes pour �viter l’implantation de l’œuf f�cond�dans l’ut�rus; les cas de f�condation et d’ovulation sont absents de leur discours. 37% des femmes utilisent les conseils d’un tradipraticien (sp�cialiste de la m�decine des plantes), le reste fait de l’autom�dication (55%) ou sur conseil d’amis (8%) ayant une bonne connaissance de l’apport de la nature � la contraception. Le choix de la m�thode traditionnelle, bas�e sur la connaissance de l’environnement, provient du manque d’argent � 15%, du comportement du conjoint � 52% et des conditions actuelles de vie 33%. Parmi ces femmes d�plac�es, 37% de nationalit�s �trang�res avouent pratiquer la contraception traditionnelle depuis plus de 5 ans. 83% des ivoiriennes avouent avoir� �opt� pour cette m�thode du fait de la crise post �lectorale et 53% de celles-ci comptent bien y rester. 43% disent avoir des diarrh�es, 35% des vomissements et 22% des menstrues irr�guli�res � la prise de ces m�thodes traditionnelles bas�es sur l’environnement. 73% avouent que la purge a plus d’effet escompt� que l’absorption de tisanes.

Contribution � la connaissance

En p�riode de crise, la m�decine traditionnelle bas�e sur une bonne connaissance de l’environnement, des plantes, de leurs bienfaits ainsi que de leurs m�faits, pourrait n�anmoins soutenir les pratiques contraceptives modernes. Ces m�thodes n�cessitent qu’on s’y attarde dans les diff�rents programmes d’aide aux d�plac�s de guerre afin de mieux soutenir psychologiquement les femmes� en difficult�.

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DJANE Kabran Aristide
Membre du CA de Planet’ERE
Doctorant en Sciences Sociales de D�veloppement du Capital Humain
Universit� de Cocody
Institut des Sciences Anthropologiques de D�veloppement (ISAD)
Abidjan (C�te d’Ivoire)

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