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Volume 6, no.3, Printemps 2012

La Caravane Solidaire s’ach�ve, la solidarit� continue

Par Catherine Piret avec le concours de Gautier, Joel, Charlotte et Hermann, Joel et B�atrice

Pendant deux semaines, en novembre 2011, une vingtaine de ��Caravaniers�� d’Afrique et d’Europe ont explor� des projets d’�cotourisme au B�nin, au Togo, au Ghana et au Burkina Faso.

Nos objectifs?
L’�change de comp�tences entre professionnels du tourisme responsable et solidaire et le renforcement d’un r�seau d’�cotourisme, ainsi que le d�veloppement, dans la sous-r�gion, d’un v�ritable circuit de tourisme alternatif. Organis�e par Eco-B�nin avec le soutien d’Altervoyages et de Wallonie Bruxelles International, la Caravane Solidaire Afrique de l’Ouest 2011 a rassembl� 22 participants repr�sentant diff�rentes cat�gories d’acteurs�: hautes �coles, ONG de d�veloppement, associations environnementales, autorit�s publiques, journalistes, voyageurs et voyagistes, tous passionn�s d’�cotourisme. Ils sont venus de Belgique, du B�nin, du Burkina Faso, du Chili, de la France, du Ghana, de la Guadeloupe, d'Italie et du Togo. Le p�riple a d�marr� sur les chapeaux de roues � Cotonou, capitale du B�nin.

Vaudou et Action Carbone au lac Ah�m�
Apr�s Cotonou, la Caravane se dirige vers Possotom�, sur les rives du lac Ah�m� dans le sud du B�nin. Gr�ce � l’intervention d’Eco-B�nin, ONG de tourisme �cologique et solidaire, ce village de p�cheurs et d’agriculteurs b�n�ficie depuis 2005 d’une infrastructure compl�te d’accueil du voyageur et de circuits touristiques vari�s. Ces services sont g�r�s par les habitants eux-m�mes au sein d’un Comit� Local d’Action Touristique. Ils permettent � nombre d’entre eux de b�n�ficier d’un revenu compl�mentaire � leur activit� de base. Lucien, Denis et Ignace, guides locaux, proposent aux Caravaniers la d�couverte des techniques de p�che et des rites vaudou�: la for�t sacr�e, o� nul ne peut p�n�trer apr�s la tomb�e de la nuit, et les temples des divinit�s du village comme Tol�gba, H�bioso, Zangb�to participent � la pr�servation de la tradition s�culaire et du patrimoine naturel. Ces premiers contacts favorisent l’immersion dans la culture b�ninoise. Par ailleurs, pour lutter contre l’ensablement du lac, la rar�faction des poissons et les �missions de CO2, les Caravaniers sont invit�s � planter des pal�tuviers, contribuant ainsi � l’Action Carbone. L’exp�rience de Possotom�, pionni�re en la mati�re, montre les diff�rentes �tapes � franchir dans le d�veloppement d’un projet d’�cotourisme.

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Nature et culture � Camat�-Shakalok�
Les Caravaniers reprennent la route pour Camat�-Shakalok�, dans les collines vertes du centre du B�nin o� la structure CPN les papillons (Conna�tre et Prot�ger la Nature) pr�ne la gestion durable des ressources naturelles et l’�panouissement de l’�tre humain. A leur programme�: une randonn�e r�v�lant les richesses naturelles et culturelles du lieu et la visite du Centre d’Initiation et de Pr�servation de l’Environnement. Ce centre pratique l’�levage, l’agroforesterie, le mara�chage et la transformation des produits. Pour am�liorer le quotidien des habitants, une banque de ch�vres a �t� cr��e. Celle-ci distribue aux familles une ch�vre dont le premier chevreau sera donn� � d’autres familles du village. Un miel 100% naturel y est produit et l’un des Caravaniers, apiculteur � ses heures, propose un mode de production plus rentable. Si le centre CPN les papillons pr�sente un bilan positif, il doit encore faire face � d’importants d�fis comme la recherche d’alternatives au concassage du granit par les femmes et par les enfants ainsi que la mise en place d’outils de suivi et d’�valuation des cons�quences du tourisme responsable. L’apport de la Caravane se poursuivra sans doute sur ces diff�rents plans.

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Une gestion autonome au pays Otammari
Nich� sur la cha�ne de l’Atacora, au Nord Ouest du B�nin, Koussoukoingou se distingue par l’architecture exceptionnelle de ses habitations, les Tata, mini ch�teaux fortifi�s en banco caract�ristiques de l’ethnie Otamari, qui reste fortement attach�e � ses coutumes et � ses croyances. Avec le soutien d’Eco-B�nin et en concertation avec les autorit�s locales, les villageois y ont constitu� une association professionnelle baptis�e Perle de l’Atacora. Ses membres assurent en toute autonomie l’organisation et la gestion d’une s�rie de services touristiques dont le logement chez l’habitant ou dans un �co-lodge, la restauration ainsi que le guidage � la d�couverte des secrets des B�tammarib� (populations de cette r�gion). Ces activit�s, tout en pr�servant la biodiversit�, g�n�rent des revenus compl�mentaires pour les communaut�s et contribuent � la lutte contre la pauvret� et l’exode rural. Un ��bal poussi�re�� cl�ture la journ�e des Caravaniers, dans une ambiance de musique et de danse des plus conviviales. Pour certains d’entre nous, la nuit se poursuivra � la belle �toile, sur les terrasses des fameuses Tata, une exp�rience v�ritable de partage du quotidien des villageois. ()

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Sensibilisation � l’environnement � Kpalim�
Avec ses deux minibus, la Caravane continue sa route pour Kpalim�, au Sud Ouest du Togo, o� elle est accueillie par une f�te traditionnelle des plus chaleureuses, haute en couleurs et rythm�e de chants et de danses. Les projets d’�cotourisme y sont organis�s par ADETOP (Association D�couverte Togo Profond) qui se mobilise contre la d�gradation de l’environnement au d�triment des populations. ��Nous sommes convaincus que la protection de la nature et l’�cotourisme solidaire contribuent au d�veloppement durable des communaut�s��, assure Fran�ois Satro, coordinateur d’ADETOP. L’association s’est lanc�e dans l’assainissement de deux rivi�res, avec la participation des �coles et des riverains�: faute de moyens �conomiques et technologiques, la gestion de l’eau se doit d’�tre proactive. Avec un guide chevronn�, les Caravaniers d�couvrent la v�g�tation luxuriante de la for�t ainsi que la phytoth�rapie locale. Un artiste nous montre ensuite qu’on peut peindre avec des pigments naturels, donc sans atteinte � l’environnement. La nature ne regorge-t-elle pas de richesses�? La majorit� des revenus de l’�cotourisme est r�investie dans des projets de d�veloppement durable�: sensibilisation, installation de puits, de latrines ou de poubelles… Si ADETOP a remport� au fil des ans des victoires certaines, elle doit en permanence se battre pour trouver des partenaires techniques ou financiers, un probl�me commun � nombre d’acteurs du tourisme solidaire.

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Des services communautaires � Wli
En Afrique de l’Ouest, le passage des douanes exige souvent de la patience�: pour entrer au Ghana, les discussions avec les autorit�s ont pris cinq heures. La Caravane a ainsi atteint tardivement le village de Wli, pr�s de Hoho�. L’�tape est recommand�e par l’agence ghan�enne M&J Travel and Tours�: son attraction principale r�side dans les Agumatsa Falls, les cascades les plus hautes du pays. Pour pr�server ces lieux remarquables, les habitants, chasseurs, p�cheurs ou agriculteurs, ont �t� exclus de la for�t. Certains se sont alors investis dans l’�cotourisme et ont organis�, avec le soutien des autorit�s, la visite des chutes, la vente de mets et de boissons, des festivit�s de bienvenue rythm�es par le tam-tam… Ces services communautaires am�liorent quelque peu leur quotidien. Mais ils font face � la concurrence du priv�, qui dispose de moyens incomparables. Plus entreprenantes que d’autres, deux femmes proposent n�anmoins aux Caravaniers de leur pr�parer un repas local. Souhaitant h�berger chez elles des visiteurs, elles se renseignent sur les modalit�s � remplir. L’�change d’exp�riences est donc utile. Non loin de Wli, le sanctuaire des singes Mona de Tafiatom� constitue un exemple de pr�servation de la biodiversit� qui profite davantage aux populations environnantes.

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Respect des traditions � Mognori
Toujours au Ghana, � une quinzaine de kilom�tres du Mole National Park, ce ne sont pas les animaux qui retiennent l’attention des voyageurs solidaires, mais le Mognori Ecovillage. Chass�s de la r�serve naturelle, les agriculteurs ont cherch� � assurer autrement leur survie. Le potentiel touristique est l�, avec les cases du village dont la d�coration est caract�ristique du clan Hanga et la fabrication du savon et du beurre de karit�, des produits que les femmes vendent. Les Caravaniers participent � la c�r�monie d’accueil et � un repas convivial dans le respect des traditions locales. Lors des �changes avec les responsables locaux, ils r�alisent que les nombreux touristes du parc ne viennent que rarement visiter Mognori, faute de moyens de d�placement. Un site web, c’est bien, mais mieux vaudrait une communication ad�quate sur le terrain. Pas de v�hicule, pas de plan de d�veloppement et de coordination, des statistiques de visites non conformes aux documents, etc. Une grande partie du travail reste � faire.

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Dynamisme au f�minin � Bobo-Dioulasso
Surprise � Bobo-Dioulasso, au Burkina Faso, o� des dizaines de femmes accueillent la Caravane en fanfare et � v�lo, attirant l’attention g�n�rale sur l’�v�nement. Ce n’est d’ailleurs qu’un des exemples du dynamisme de Yanta (��allons de l’avant��). Cette union compte plus de 2.000 femmes d�termin�es � prendre leur avenir en mains, passant de l’exploitation… � la pr�servation de la for�t. Pour am�liorer leurs revenus, ces ��business women�� ont cr�� une vingtaine d’unit�s de production. ��Nous fabriquons du beurre de karit�, du miel et du savon�; nous transformons le manioc et la noix de cajou�; nous r�alisons des pagnes ainsi que des sacs �co-citoyens et proposons nos services en couture, en coiffure et en restauration. Sans oublier le th��tre forum, les expositions ventes, l’alphab�tisation en dioula, le reboisement, la promotion des foyers am�lior�s et la sensibilisation � la protection de l’environnement…��, raconte Nathalie Tiendrebeogo, la pr�sidente. Au cours d’une pr�sentation Powerpoint, elle signale les d�fis � relever par Yanta. Comment, sans moyen de transport, trouver des d�bouch�s compl�mentaires pour les produits fabriqu�s�? Appr�ciant l’excellente qualit� de l’atch�k� � base de manioc pr�par� sur place, Eco-B�nin propose � l’association de s’organiser pour le commercialiser au B�nin ou pour venir y former des femmes. C’est un exemple concret des �changes de comp�tences Sud-Sud vis�s par la Caravane. Comment aussi remplacer le projet d’appui � la gestion participative des ressources naturelles qui se termine en 2012�? Les Caravaniers font confiance � ces femmes qui reconnaissent que d�sormais la for�t les fait vivre de mani�re digne et durable. La conservation de cette for�t donne aussi du travail � une s�rie de forestiers, de guides naturalistes et de menuisiers qui fabriquent l’infrastructure locale�: pont, poubelles install�es sur le parcours des visites, etc.

Recyclage et cr�ativit� � Bobo-Dioulasso
Un autre projet force l’admiration des Caravaniers � Bobo-Dioulasso. Dans une boutique, ils rencontrent la directrice du GAFREH, Groupe d’Action des Femmes pour la Relance Economique du Houet. Cette ONG veut favoriser l’�galit� financi�re entre les femmes et les hommes par l’alphab�tisation, des ateliers de sensibilisation, des formations…Ses r�alisations sortent des sentiers battus�: une collection de sacs � dos ou � main, de pochettes et m�me de chapeaux et de v�tements extr�mement mode mais surtout fabriqu�s � base de sachets plastiques recycl�s. La formule permet d’associer la pr�servation de l’environnement et l’apport d’un revenu compl�mentaire � des centaines de femmes. Mais pour r�mun�rer �quitablement toutes celles qui travaillent dans la fili�re, de la r�colte des sachets � la commercialisation des produits, les articles doivent se vendre assez cher, du moins pour les consommateurs de Bobo. Pas facile, sans le moindre appui de la mairie et sans v�hicule, d’�tendre le march�…

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Implication des populations � Laongo
La Caravane Solidaire s’ach�ve � Ouagadougou, avec la visite du mus�e � ciel ouvert des sculptures de granit de Laongo. Des dizaines d’œuvres y ont �t� cr��es sur les pierres du site par des artistes du monde entier. Chacune d’elle, � sa mani�re, transmet des le�ons de la sagesse africaine partag�es avec philosophie et humour par Issaka Tapsoba, le guide local. Ce mus�e financ� � grands frais par le minist�re de la Culture pourrait profiter davantage � la population environnante. Pourquoi ne pas y d�velopper pour les voyageurs un logement et une restauration qui permettraient aux villageois d’am�liorer leurs conditions de vie�? L’id�e est en tout cas lanc�e par les Caravaniers. [email protected])

Chacun s’engage � Ouagadougou
R�unis une derni�re fois � Ouagadougou, les participants � la Caravane Solidaire Afrique de l’Ouest 2011, ��le seul rallye o� il s’agit d’arriver ensemble��, s’engagent � maintenir les contacts et � poursuivre les actions en faveur du tourisme responsable et solidaire initi�s lors du voyage. Si le p�riple est termin�, la solidarit� continue tant entre les Caravaniers qu’avec les acteurs rencontr�s. C’est ainsi que ce ��laboratoire nomade�� produira des r�sultats sur le terrain, au b�n�fice des populations et de l’environnement. Des exemples�? Un coup de pouce � l’une ou l’autre des associations rencontr�es, la diffusion des informations r�colt�es lors des visites, la prise de contacts avec d’autres acteurs pour relever les d�fis crois�s, etc. Gr�ce aux ateliers et aux �changes, les Caravaniers se disent mieux outill�s dans des probl�matiques comme l’assainissement de l’eau, la gestion des d�chets, les �nergies renouvelables, la conservation de la biodiversit�, la reforestation, la production alimentaire durable. Ils sont pr�ts � t�moigner du r�le essentiel de la femme dans le d�veloppement, de l’importance de l’implication des populations d�s la gen�se d’un projet comme de la conciliation des impacts naturels et culturels… dans un tourisme alternatif qui se veut responsable et durable.

Pour en savoir plus
�co-B�nin
T. �: (+229) 21 04 22 68 – 95 28 52 20
Courriel
Site Web

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